INNOVATION. Et si le prochain traitement pour remplacer certains antibiotiques dans le cadre des infections ostéo-articulaires était conçu à base d'un "cocktail" de phages ? Avec son projet Phag-One, retenu récemment dans le cadre d'un appel à projets sur l'antibiorésistance piloté par l'Agence nationale de recherche (ANR), les Hospices civils de Lyon veulent produire des phages thérapeutiques. Avec, pourquoi pas à terme, l'idée de créer un « Institut » lyonnais, capable de produire pour plusieurs structures hospitalières.
Cette fois, il ne s'agira pas de Covid, ni du Ségur de la Santé. En parallèle à un contexte national, marqué par des annonces très attendues ce vendredi concernant les enveloppes destinées au système de santé, il est un autre projet d'investissement du domaine de la santé, qui a innové sur un tout autre front : celui des phages.
Ou autrement dit, ces virus qui n'attaquent que les bactéries, sans avoir aucun effet sur les cellules humaines. Découverts dans les années 1920 en France par Félix d'Hérelle, ils ont été délaissés dans notre pays, du fait de l'avènement des antibiotiques, jugés plus faciles d'utilisation et plus efficaces.
Mais alors même que la résistance aux antibiotiques est en recrudescence, elle conduit de plus en plus régulièrement à des impasses de traitement. Le Centre de référence des infections ostéo-articulaires complexes (CRIOAc Lyon) faisait déjà ce constat alarmant sur des infections de prothèses de genou et de hanche :
"Pour certains patients, de plus en plus nombreux, plus aucun antibiotique n'est actif, s'inquiète le Pr Frédéric Laurent, microbiologiste et chef de service de bactériologie au sein de l'Institut des agents infectieux à Lyon. Désormais, une fois par jour, nous nous retrouvons dans une impasse thérapeutique". Pour lui, "la phagothérapie est une alternative à la multirésistance aux antibiotiques".
Article rédigé par Anne-Gaëlle Moulun et publié dans LA TRIBUNE
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